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Refouler les eaux d'une station d'épuration vers une autre pour répondre à des normes de qualité plus strictes

Le 28/10/2020

Bastogne, comme toutes les agglomérations de plus de 10.000 habitants, doit prêter une attention particulière à la qualité de ses eaux usées.

Un traitement renforcé de l'azote et du phosphore y est imposé par l'Europe. Une des stations d'épuration de la commune dispose de l'équipement pour le faire, l'autre pas. La solution : faire la jonction entre les deux stations en « soufflant » l'eau de l'une à l'autre.

Répondre aux obligations européennes

Une directive européenne impose un traitement plus rigoureux du phosphore et de l'azote dans les agglomérations de plus de 10.000 équivalents-habitants (EH) situées en zone sensible. L'azote et le phosphore nuisent aux eaux de surface en favorisant la prolifération d'algues qui étouffent les autres formes de vie présentes dans la rivière. À Bastogne, c'est le rejet des eaux épurées dans un pays voisin, le Grand-Duché de Luxembourg, qui confère le caractère « sensible » à la zone. Il était donc indispensable de trouver une solution pour la mise en conformité de la station d'épuration collective située dans le bassin hydrographique de la Meuse, étant entendu que la station d'épuration principale de Bastogne (bassin hydrographique du Rhin) réalise déjà ce traitement de l'azote et du phosphore.

Une solution simple mais originale

C'est une solution originale qui a été retenue. Elle consiste à envoyer les eaux usées de la station d'épuration de « Bastogne Meuse » (2 900 EH) vers la station de « Bastogne Rhin » (27 500 EH) équipée d'un traitement tertiaire des eaux usées. C'est la technique du « refoulement pneumatique » qui y a été mise en œuvre et qui est une première en Wallonie. L'eau usée est stockée dans des cuves de transit avant d'en être chassée par de l'air comprimé. Des compresseurs génèrent une pression de 13 bars qui permet de « souffler » les eaux usées d'un bassin versant vers une autre via un égout situé à 1 kilomètre de la station.

De là, l'eau s'écoule alors gravitairement vers la station d'épuration « Bastogne Rhin » pour y suivre son traitement. La réserve de capacité nominale de la station « Bastogne Rhin » permet d'absorber cet apport d'eaux usées supplémentaires sans impact sur la qualité de l'épuration.

Les avantages de cette solution sont nombreux. Techniquement simple, l'installation permet de travailler automatiquement et en continu avec des outils dont les risques de casse et de pannes (colmatage) sont réduits. Cette solution est également moins onéreuse que la mise en place d'un traitement tertiaire des eaux sur la station de « Bastogne Meuse ». Comme en bout de chaîne, c'est le citoyen qui paie le coût réel de l'eau, toutes les économies sont importantes à réaliser.

Des travaux financés par la SPGE

La construction de ces nouvelles infrastructures, réalisée par les sociétés Socogetra et Exelio, a nécessité un investissement de près de 785 000 € hors TVA. Ces investissements et les frais d'exploitation sont financés par la SPGE (Société Publique de Gestion de l'Eau) au travers du CVA (Coût Vérité Assainissement) que chaque ménage paie proportionnellement à sa consommation d'eau de distribution.

Des eaux de surface d'excellente qualité

Les normes européennes étant très strictes, les eaux épurées sur l'entité de Bastogne, rejetées dans la Wiltz et qui s'écoulent vers le Grand-Duché, sont d'excellente qualité et participent à l'amélioration de la qualité globale des masses d'eaux en aval du territoire belge. L'environnement en sort gagnant.